En route vers le ZERO déchet
En route vers le ZERO déchet
« Nous sommes aujourd’hui prêts pour cet avenir prometteur. Grâce à nos efforts d’innovation pour trouver de nouveaux débouchés et donner de la valeur à nos matières, en France. Mais aussi grâce à notre nouveau schéma opérationnel. Le ZERO déchet est à notre portée. Poursuivons le travail ensemble ! »
Dominique Mignon, Présidente d’Eco-mobilier
Chiffres clés 2019
- 874 052tonnes de meubles collectées
- 93 %de recylage et valorisation
- 90sites de traitement partenaires
- 5524adhérents
- 4794points de collecte
Un modèle repensé pour encore plus d'efficience
En route vers le ZERO déchet avec tous ses partenaires, Eco-mobilier a repensé son organisation en profondeur. Avec de nouveaux marchés pour ramasser, trier et préparer les meubles usagés ; un schéma opérationnel national, plus économique et plus écologique ; un nouveau contrat de services pour les adhérents et des tarifs d’éco-participation plus justes ; ainsi qu’un nouveau contrat pour aider les collectivités à optimiser la collecte et l’enlèvement de la benne dédiée aux meubles usagés.
- Un nouveau schéma opérationnel pour encore plus d'efficience
Un nouveau schéma opérationnel encore plus efficient
Plus économique et plus écologique, le nouveau schéma opérationnel est optimisé sur le plan national, tout en favorisant le développement de solutions de recyclage et de valorisation, à proximité. Avec, à la clé, plus de sites de traitement mais moins de transport car davantage de synergies. Les opérateurs ont gagné en visibilité sur les flux de matières à recycler, grâce à des contrats de 2 à 6 ans, ce qui leur permet d’investir pour innover encore et moderniser leurs sites. Louis-Paul Laclaire, Directeur des opérations et systèmes, nous explique.
Le nouveau schéma opérationnel est en place depuis le 1er janvier 2020. Qu’est-ce qui a changé ?
Avant, les collectes et le tri étaient organisés par département. Nous n’avions pas de vision globale. Nous avons donc cherché à optimiser la collecte en s’affranchissant des frontières départementales et en privilégiant la collecte par des sites à proximité, sauf pour la préparation des différentes matières (plastique, bois, mousse, etc.). Nous avons davantage de sites de traitement, avec une activité et des emplois locaux, et nettement moins de transport. C’est plus responsable, plus économique, plus écologique, bref, plus efficient. En pratique, il y a désormais 170 sites logistiques répartis dans toute la France, qui réceptionnent les bennes Eco-mobilier venant des 5 000 déchèteries et autres points de collecte. Ces sites logistiques trient et massifient ces déchets, puis les envoient vers les sites qui les préparent pour qu’ils puissent être recyclés. On compte aujourd’hui 50 sites pour le bois, 7 sites pour les matelas, 3 pour le plastique, 15 pour les meubles usagés en mélange et 19 pour la matière combustible (CSR). Grâce à ce nouveau schéma, la distance moyenne entre les points de collecte et les centres de tri a baissé de 25 %, passant de 42 à 31 km. Et la distance moyenne entre les centres de tri et les sites de préparation a été divisée par deux, passant de 143 km à 70 km.
Comment avez-vous réussi à optimiser le schéma ?
Nous avons utilisé un outil de modélisation et un algorithme sur-mesure pour analyser les offres des opérateurs. Avec tous les paramètres dans le même calcul : tous les flux, tous les départements, tous les points d’enlèvement, etc. Le but était de faire des économies au global, indépendamment des prix unitaires des opérations, tout en respectant les contraintes écologiques, réglementaires et techniques. Il a fallu pour cela, étudier plus d’une centaine de scénarios et déterminer leur impact sur le schéma global, avant de choisir.
Et pour les opérateurs qu’est-ce qui a changé ?
Pour cela, il faut remonter aux appels d’offres et à la façon dont nous avons découpé les marchés. A la base nous avons toujours plusieurs lots : un lot de logistique pour les bennes, leur ramassage et le tri, un lot de réception des déchets pour les déchèteries professionnelles et un lot de préparation pour chaque flux : le bois, le plastique, la literie, etc. Jusqu’en 2019, il y avait un contrat pour chaque lot. Aujourd’hui, nous les avons regroupés au sein d’un même contrat. Des synergies ont donc pu se mettre en place, qui ont débouché sur plus de sites qui font à la fois de la logistique et de la préparation, ce qui nous a fait gagner des étapes de transport. La deuxième grande nouveauté, c’est que l’on a créé deux types de contrats, avec des durées et des niveaux d’engagement différents pour les marchés de préparation. Dans le premier, baptisé « Flexibilité », le contrat dure 2 ans, l’opérateur s’engage sur un prix ferme et travaille avec les exutoires sélectionnés, en nous garantissant une performance de recyclage ou de valorisation. Dans l’autre, baptisé « Visibilité », l’opérateur s’engage sur des exutoires garantis. Et, pour qu’il puisse faire les investissements nécessaires, on s’engage vis-à-vis de lui sur 4 à 6 ans, avec des prix révisables. En contrepartie, nous demandons des garanties sur l’engagement des exutoires. Ce virage, que nous avons impulsé dans la relation tripartite entre les exutoires, les préparateurs et Eco-mobilier, est inédit. Pour encourager cette synergie, nous avons ouvert en amont un recensement d’exutoires et avons transmis la liste à tous les candidats.
En tant qu’éco-organisme, nous nous devons de créer les meilleures conditions pour que les opérateurs investissent dans des installations industrielles, qui permettent de traiter les matières en France et d’atteindre des taux de valorisation élevés.
Découvrez notre nouveau schéma opérationnel
Des tarifs plus justes et des services plus concretsDes tarifs plus justes et des services plus concrets
Concilier innovation, nouveaux services et équité, tel est le triple objectif du nouveau contrat de services pour 2020-2023. Au menu : des tarifs d’éco-participation plus justes, de nouveaux services, plus de solutions de collecte et des « crédits d’éco-participation » pour récompenser l’engagement des adhérents. Eric Weisman Morel, Directeur du développement, nous détaille ces nouveautés.
Le contrat de services 2020 pour les adhérents comprend un nouveau barème d’éco-participation mis en place au 1er janvier 2020. En quoi ces nouveaux tarifs sont-ils plus simples et plus justes ?
Parce qu’ils tiennent toujours compte du poids ou de la taille des produits et qu’en plus, ils intègrent la notion de matériaux et leur plus ou moins grande recyclabilité. Les produits en bois et dérivé de bois, plus faciles à recycler, ont ainsi un tarif réduit par rapport à des produits à base de plastique ou de matériaux complexes. Autres exemples : le tarif des sièges est dorénavant basé sur le poids et la présence ou non d’éléments rembourrés ; le tarif « literie » tient désormais compte de l’épaisseur des matelas. Ces tarifs, validés par notre Conseil d’Administration le 4 avril 2019, ont été diffusés à toutes les entreprises en avril pour procéder à la recodification et à la mise à jour des documents commerciaux. Ils ont également fait l’objet d’une présentation en présentiel à une centaine de grosses entreprises ou de réseaux de franchisés. Nos adhérents ont pu ensuite se préparer, en quelques mois, pour être prêts au 1er janvier 2020. Travail délicat, que je tiens particulièrement à saluer.
> En savoir plus sur le contrat de services 2020
Au-delà des nouveaux tarifs, que change le nouveau contrat de services pour les adhérents ?
La première nouveauté est qu’il s’agit d’un contrat unique qui regroupe désormais d’une part, la conformité règlementaire des entreprises, et d’autre part, les services opérationnels, qu’il s’agisse de collectes, d’animations, d’outils de communication, de données de marché, etc. Avant, il y avait pratiquement un contrat par prestation. Aujourd’hui, quand nos adhérents signent ce nouveau contrat, ils choisissent leurs services et peuvent en ajouter ou en retirer quand ils veulent. La deuxième nouveauté est la signature électronique, authentifiée.
S’y ajoutent deux nouveaux services : les crédits recyclage et la reprise de la literie. Les premiers récompensent les adhérents qui incorporent des matières premières recyclées, issues de vieux meubles, dans leurs meubles neufs. Avec en priorité l’incorporation du bois recyclé.
Quant à la literie, nous allons distribuer des sacs de reprise aux adhérents, avec une information destinée aux clients sur notre engagement de recyclage. La récompense des adhérents qui jouent le jeu sera sous forme de crédits d’éco-participation pour tout matelas repris dans un sac. Ces matelas sortiront ainsi peu à peu des déchèteries et seront mieux préservés, donc plus faciles à recycler. C’est notre enjeu.
Avec tout cet éventail, ne va-t-il pas falloir passer de l’Extranet actuel à un portail plus musclé ?
C’est inscrit sur nos tablettes pour 2020. Nous avons lancé un travail de conception pour un « portail » de services, qui regroupera toutes ces fonctionnalités. Plus ergonomique, plus rapide, il donnera accès à des données supplémentaires, comme la boite à chiffres de la collecte, dans le même esprit que la boîte à chiffres du marché.
En 2019, Eco-mobilier a aussi reconduit son soutien aux projets d’éco-conception. Quels projets se sont distingués ?
Domocité, qui est le laboratoire des industriels français pour la maison de demain, nous a proposé d’accompagner le designer Didier Epain qui travaillait sur un projet d’habitat durable en montagne. Du mobilier intérieur/extérieur en acier et bois massif, multiusage et multifonction, pour économiser la matière.
Les Trophées Maisons du Monde de la Création Durable, dont nous sommes partenaires pour la troisième fois, ont récompensé cette année 3 étudiants designers. Romain Lafiteau, pour son rayonnage Coloc&Cie combinant 3 assises d’appoint et une étagère, idéal pour les petits espaces et 100 % recyclable. Charles Saade pour son tabouret Twin qui se dédouble, lui aussi 100 % recyclable et malin. Et Manon Levasseur, pour sa table basse modulable en acier et chutes de bois de scierie.
Découvrez le quotidien de Béatrice Caldas, conseillère de vente salle de bains chez Leroy Merlin :
A la rencontre des adhérents d'Eco-mobilier - Contrat de services 2020
Portrait d'un responsable de site de fabrication de meubles
Un partenariat collectivités au service du ZERO déchet pour le mobilierUn partenariat collectivités au service du ZERO déchet pour le mobilier
Pour mieux accompagner les collectivités et atteindre ainsi l’objectif ZERO déchet, nous avons élaboré, en concertation avec celles-ci, un nouveau contrat pour la période 2019-2023. Retour sur cette actualité avec Xavier Rebardy, Directeur des affaires règlementaires et juridiques.
Le nouveau contrat, élaboré en concertation avec les collectivités, repose sur une connaissance fine de ce qui se passe en déchèterie. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Pour savoir comment soutenir au mieux les collectivités et les aider à faire en sorte que les bennes soient mieux remplies, nous avons lancé une vaste étude de terrain, qui s’est achevée en juin 2019. Une des clefs économiques et environnementales de la performance d’Eco-mobilier est le bon remplissage des bennes de collecte. Pour mémoire, notre objectif est d’atteindre un remplissage minimal de 2,3 tonnes, en moyenne. Certaines collectes n’atteignaient pas ce seuil : nous devions comprendre pourquoi. L’étude avait pour objectif de visiter un millier de déchèteries publiques, dont les bennes étaient faiblement remplies (moins de 1,9 tonne). Elle a permis de tirer des enseignements applicables à l’ensemble du territoire. Il faut ainsi mieux accompagner les agents, par la formation notamment, fluidifier l’enlèvement des bennes et mettre en place un barème de soutien financier incitatif, pour encourager les bonnes pratiques en déchèterie. Ces constats ont nourri les discussions avec les représentants des collectivités, pour finaliser le nouveau contrat.
Qu’est-ce qui change dans ce nouveau contrat ?
Il tient compte des conclusions de cette étude, avec des mesures d’accompagnement et des conseils pour mieux remplir les bennes. Ces conseils sont simples pour être efficaces : éliminer les freins au bon remplissage, faire respecter les consignes de tri, faire enlever les bennes au bon moment… Ainsi, nous nous sommes par exemple engagés à améliorer la signalétique, à diffuser des fiches de consignes de tri aux personnels des déchèteries ou encore à remplacer certaines bennes difficiles à remplir. S’y ajoute l’aide de nos Responsables Régionaux qui accompagnent les collectivités au quotidien sur le terrain et leur ont expliqué le nouveau contrat. 610 collectivités, couvrant 96 % de la population, l’ont signé. Sur le barème incitatif, la concertation n’a pas pu être finalisée en 2019 avec les représentants des collectivités. En attendant, il demeure fixé à 20 € / tonne, quel que soit le remplissage des bennes. La concertation doit reprendre en 2020.
Pour accélérer les démarches, vous avez opté pour une signature électronique, qui a d’ailleurs été étendue à tous vos contrats. Comment cela fonctionne-t-il ?
Chaque personne habilitée juridiquement à signer un contrat, reçoit un mail sur sa boîte personnelle. Il lui suffit de cliquer dessus et d’accepter la signature, qui est alors authentifiée. Même chose pour les contrats de nos adhérents et de nos opérateurs. Ce système de signature électronique a demandé un travail considérable à nos équipes, car il a fallu l’intégrer à nos deux systèmes d’information. Pour les collectivités comme pour les opérateurs, qui signaient auparavant à la main, l’avantage, c’est surtout la simplicité et le gain de temps. Pour nos adhérents, cela a permis de sécuriser encore plus la signature sur notre Extranet. Ce dispositif a été réalisé via Yousign, solution de signature électronique légale, sécurisée et simple d’utilisation pour tous les documents.
A la rencontre d'un gardien de déchèterie
Accompagner tout au long du cycle de vie du meuble
Des adhérents aux consommateurs, en passant par les collectivités ou les acteurs de l’économie sociale et solidaire, Eco-mobilier a renforcé ses démarches d’accompagnement, de la conception à la fin de vie des meubles. En lançant des projets innovants en matière d’éco-conception, comme en matière de recyclage ou de valorisation, notamment pour le bois et les mousses. En favorisant le réemploi et la réutilisation des meubles usagés. Mais aussi en sensibilisant les français au ZERO déchet, avec des solutions pour passer à l’action au bon endroit et au bon moment.
- Accélérer l’économie circulaire avec les professionnels de l’ameublement
Accélérer l’économie circulaire avec les professionnels de l’ameublement
Qu’il s’agisse d’éco-conception, de nouveaux matériaux ou de nouveaux débouchés, nous avons non seulement multiplié nos démarches d’innovation mais aussi innové dans nos approches en 2019. Avec un programme d’open innovation, Eco-mobilier – (RE)SET Furniture, pour accélérer l’économie circulaire et faire émerger des solutions innovantes. Ainsi qu’une vaste étude destinée à considérer le bois de déchet de mobilier comme une ressource combustible, analyses et tests à l’appui. Les projets sur le recyclage des mousses, sélectionnés en 2017, ont aussi avancé à grands pas. Certains d’entre eux devraient porter leurs fruits d’ici à 2021. Le point avec Fabien Cambon, Directeur technique et de l’innovation.
Comme son nom l’indique, (RE)SET remet les compteurs à zéro en matière d’éco-conception. En quoi ce programme est-il si différent ?
Parce qu’il s’agit d’un programme d’open innovation, c’est à dire une nouvelle façon de penser l’innovation. Au lieu de lancer un appel à projets tous azimuts, puis d’attendre ce qui remonte, on va chercher les innovations dont on a besoin sur un thème donné. Pour définir ces besoins, nous avons consulté les industriels et les enseignes de l’ameublement : quels sont leurs besoins pour mieux fabriquer et de manière plus « circulaire » ? Nous avons ensuite missionné The (RE)SET company, société spécialisée en économie circulaire et open-innovation. Ils ont alors « sillonné la planète », comme des « chercheurs d’or », et exploré des milliers de données pour capter une vingtaine d’innovations, parfois encore à l’état de concept ou de start-ups. Des projets disruptifs que l’on n’a pas l’habitude de voir remonter par les voies traditionnelles et que nous avons partagés au cours d’un « innovation day », le 28 janvier 2020.
L’objectif de ce programme est de mettre en relation les adhérents intéressés et les entreprises innovantes sourcées, pour concevoir des projets d’ici à fin 2020. Parmi eux, on peut citer un projet de fabrication de panneaux de particules sans rejets de Composés Organiques Volatils (COV) dans l’atmosphère, qui intéresse très fortement une grand majorité de nos fabricants de meubles car ils y voient une véritable opportunité de proposer de produits bien plus respectueux de l’environnement. Dans un autre registre, (RE)SET nous permet également de travailler sur le développement d’un fil de couture qui « fond » à partir d’une certaine température et qui permet une séparation des différentes couches qui composent les enveloppes de matelas. Cela permet ainsi une optimisation du recyclage de ces produits lorsqu’ils deviennent des déchets. Ces projets ont par ailleurs une dimension universelle, susceptible d’intéresser l’ensemble des metteurs sur le marché. Cela renforce ainsi plus encore le rôle que nous pouvons jouer en matière d’innovation et d’éco-conception au service de nos adhérents.
Où en est l’Eco-innovation Challenge, premier appel à projets européen de R&D lancé en 2017 par Eco-mobilier pour développer le recyclage des matelas, couettes et oreillers usagés ?
Les projets sont en cours de déploiement et certains d’entre eux devraient porter leurs fruits en 2020, voire 2021. Parmi eux, le projet « Newmat » qui consiste à fabriquer de nouveaux matelas à partir des mousses de polyuréthane recyclées. Ou le projet « CITP », qui consiste à fabriquer de l’isolant à partir de flocons de mousses de polyuréthane recyclées.
D’autres projets nécessitent plus de temps de développement et sont donc à plus long terme. C’est le cas notamment du projet « Feather and Fiber », porté par la société Fourment, un acteur spécialiste du rembourrage des couettes et oreillers. Son objectif ? Identifier des solutions de recyclage des plumes et des fibres issues des couettes et oreillers usagés que nous collectons depuis 2018.
Vous travaillez aussi sur de nouveaux débouchés pour le bois issu des meubles usagés. Pourquoi ?
En 2019, nous avons dû exporter 36 % du bois que nous avons collecté parce que notre pays n’avait pas la capacité de les recycler ou de les valoriser. Or la collecte continue de croître… Les fabricants français de panneaux de particules, principal exutoire de recyclage du bois, arrivent aux limites de leur capacité d’intégration de bois de recyclage et la valorisation sous forme de combustible du déchet de bois est quasi inexistante. A l’heure où les pouvoirs publics incitent les collectivités et l’industrie à utiliser la biomasse comme source de chaleur, le bois déchet a son rôle à jouer. A condition que la France accepte de le considérer comme une véritable ressource pour produire de l’énergie.
C’est dans ce but que nous avons lancé une étude portant sur des protocoles spécifiques de préparation du bois issu des meubles usagés afin de pouvoir les utiliser dans des chaudières biomasse. Ce bois permettra alors de servir à produire de la chaleur qui alimentera des réseaux d’eau chaude ou de chauffage résidentiel, ou de la chaleur industrielle participant à la production de biens manufacturés. 260 analyses et 2 essais grandeur nature de combustion dans des chaudières ont été menés en 2019, sous le pilotage du Ministère de la Transition écologique et solidaire et son centre technique, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS).
Nous poursuivrons en 2020 ce projet d’envergure qui prend beaucoup de temps, à la fois pour convaincre du bien-fondé de notre démarche et de la pertinence économique du modèle que nous souhaitons proposer.
Interview de Dominique Mignon - (RE)SET Furniture for Eco-mobilier
120 secondes pour comprendre... pourquoi et comment valoriser le bois des meubles en énergie
Quand le réemploi des meubles usagés évolue vers l’upcycling…Quand le réemploi des meubles usagés évolue vers l’upcycling…
Parce que le meilleur déchet est encore celui que l’on ne produit pas, nous nous sommes investis avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) pour augmenter le réemploi des meubles usagés. En 2019, cette démarche s’est traduite notamment par un appel à projets dont les 10 lauréats ont été dévoilés le 25 juin. Retour sur cette opération inédite.
Pour donner une deuxième, voire une troisième vie aux meubles, il faut à la fois que les produits soient de qualité, que les salariés soient compétents pour les transformer et que le mobilier soit facile à réparer. C’est pour relever ces 3 défis, que nous avons lancé en septembre 2018 un appel à projets auprès des acteurs de l’ESS. Près de 70 candidats y ont répondu pour 10 projets retenus. Cette sélectivité, nous l’avons voulue pour être en mesure d’accompagner tous les lauréats avec une expertise et des moyens financiers à la hauteur de l’ambition.
Parmi ces projets, certains ont pour but de former les salariés ou de s’adjoindre de nouvelles compétences. D’autres visent à mettre en place des matériauthèques, pour que les produits qui ne peuvent avoir de deuxième vie, puissent quand même servir à fabriquer de nouveaux meubles grâce à leurs matériaux. D’autres, enfin, consistent à aller plus loin dans l’éco-design, avec de petites séries de meubles éco-conçus, qui vont à la fois intéresser de nouveaux clients et valoriser ceux qui les fabriquent.
Et les gagnants sont …
Dans la catégorie Gamme de mobilier éco-conçu :
La Collecterie, ressourcerie à Montreuil (93), qui veut embaucher un menuisier expert en éco-conception et en éco-design.
L’association AIRE et sa ressourcerie Trésor à Die (26), qui veut intégrer dans son équipe un menuisier créatif et entrepreneur.
L’association Gammes, à Montpellier (34), qui veut se lancer dans une nouvelle gamme de mobilier et de petits objets à partir de matières éco-sourcées, notamment des bois de qualité, issus de vieux meubles.
Croix-Rouge Insertion, Valoris à Poitiers (86), et le Maillon Normand à Pavilly (76), qui ouvrent leurs ateliers aux particuliers et étudiants pour fabriquer une nouvelle gamme avec des designers et devenir ainsi des référents locaux en matière d’upcycling.
L’Atelier Emmaüs, à Lyon (69), qui souhaite créer une gamme d’objets de décoration et de meubles dessinés par des designers professionnels et entièrement fabriqués dans ses ateliers-écoles.
Dans la catégorie Magasin de matériaux de seconde main :
La Matière, association de La Rochelle (17), qui veut étendre son magasin de matières issues du réemploi, dont beaucoup de beaux bois, et investir dans du nouveau matériel pour changer d’échelle.
L’AFEJI / ECO DéKo, ressourcerie à Petite-Synthe (59), qui veut développer ses processus de démantèlement et de réutilisation de matières pour créer du mobilier plus tendance destiné à des magasins ou des restaurants.
Dans la catégorie Développement des compétences :
ELAN Jouques, entreprise d’insertion à Jouques (13), qui va former 10 salariés dans ses locaux, diplôme à la clé, pour pouvoir proposer des prestations de meilleure qualité.
L’ATELIER D’éco SOLIDAIRE, recyclerie créative à Bordeaux (33) qui veut devenir centre de formation en Nouvelle Aquitaine en proposant le Certificat de qualification professionnelle (CQP) « Tapisserie » conçu par Eco-mobilier et l’Union Nationale de l’Artisanat des Métiers de l’Ameublement (UNAMA).
Emmaüs Défi, laboratoire d’innovation sociale situé à Paris (75), qui veut faire suivre aux salariés en insertion de son atelier de menuiserie les « ReCréateurs », une formation à la revalorisation du matériau bois, créée par Eco-mobilier et l’UNAMA, et déjà mise en place dans d’autres structures de l’économie sociale et solidaire. Les salariés obtiendront ensuite un CQP « Intervenant en Revalorisation de Mobilier et Agencement ».
Annonce des lauréats de notre appel à projets dédié au réemploi des meubles usagés
Formation à la revalorisation du matériau bois Eco-mobilier / UNAMA : reportage chez Fibr'&CO
Sensibiliser et accompagner les Français au bon moment et au bon endroitNos actions pour sensibiliser les Français
Du rire aux larmes, en passant par les conseils pratiques, les informations pédagogiques ou les questions, nous avons joué sur tous les tableaux pour mieux connaître les Français et les pousser à l’action. Et ce, en utilisant une multitude de canaux : notre site web, les réseaux sociaux, des animations en magasins. Des études ont également été conduites pour en savoir plus sur le rapport des Français à leurs meubles et à l’éco-participation. Objectif ? Les informer, les sensibiliser et leur apporter des solutions adaptées à leurs besoins au bon moment et au bon endroit.
L’opinion des Français sur leurs meubles et l’éco-participation
100% de réutilisation / recyclage / valorisation, tel est l’horizon visé … Et pour cela, nous avons besoin d’embarquer les Français ! Pour mieux comprendre leurs attentes et les moyens à mettre en œuvre, nous sommes allés à leur rencontre. Avec une étude BVA, publiée en 2019, pour mieux comprendre comment ils achètent et se débarrassent de leurs meubles. Mais aussi quel lien ils entretiennent avec eux.
Même chose pour l’éco-participation, avec une étude conduite par Harris Interactive. On y apprend que 8 Français sur 10 connaissent désormais l’éco-participation et que 9 sur 10 savent à quoi elle sert, la jugent légitime et sont favorables à sa règlementation.
Sur la toile et les réseaux sociaux
Pour sensibiliser les Français, nous avons organisé fin 2019 une grande campagne sur Facebook, Instagram, Twitter et LinkedIn, à l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets (SERD) et du Mois de l’ESS. Avec des articles et des vidéos sur le cycle de vie des meubles, toutes les solutions pour leur offrir une nouvelle vie, ainsi que la carte permettant de trouver les points de collecte les plus proches de chez eux.
Cette sensibilisation venait en point d’orgue d’une série de mini-campagnes digitales tout au long de l’année.
Près de 4 millions de personnes ont été sensibilisées à cette occasion aux missions d’Eco-mobilier via Facebook et Instagram.
Place au virtuel pendant la Semaine Européenne du développement durable
Comme chaque année, pour la Semaine Européenne du Développement Durable, nous nous sommes mobilisés au côté des enseignes de bricolage et de mobilier pour faire découvrir, de façon ludique, le devenir des meubles, du 30 mai au 5 juin 2019. Équipés d’un casque de réalité virtuelle, des milliers de clients ont ainsi pu vivre une expérience immersive, guidés par nos animateurs. Plus de 170 magasins Conforama, Maisons du Monde, Leroy Merlin, Mr Bricolage et Bricorama ont participé à l’opération.
Une campagne collective pour continuer à recycler
Pour la deuxième année consécutive, le Ministère de la Transition écologique et solidaire, l’ADEME et 13 éco-organismes, dont nous faisions partie, ont organisé à l’automne 2019 une grande campagne nationale pour informer et sensibiliser les Français au recyclage. Une campagne qui fait la part belle à l’humour et à l’émotion, tout en remerciant ceux qui se mobilisent chaque jour pour préserver notre planète, qu’ils soient professionnels ou citoyens. Au spot TV de 2018 « Ensemble, continuons de recycler » se sont ajoutés de nouveaux dispositifs pour cibler l’outre-mer et les jeunes. Une campagne audiovisuelle inédite a ainsi été diffusée en Guadeloupe et Martinique sur le web et les réseaux sociaux. Quant aux Millenials, ils ont été mobilisés sur les réseaux sociaux avec des vidéos « upcycléés » de personnalités très prisées des jeunes : le footballeur international Blaise Matuidi, Big Flo & Oli, l’humoriste Inès Reg et le youtubeur Cyprien. Des podcasts, vidéos, quiz et stories sur le recyclage ont aussi été diffusés, en partenariat avec le média Konbini et des Youtubeurs connus.
Des opérations de reprise pour se débarrasser de ses meubles, matelas, couettes et oreillers
Comme chaque année, pour faciliter la vie des Français qui souhaitent se débarrasser de leur vieux mobilier, nous nous sommes associés aux opérations commerciales des enseignes volontaires. Tout en expérimentant aussi de nouvelles voies, avec une collecte de proximité pour les couettes et oreillers, à Bordeaux.
Opérations de reprise avec Ikea, Grand Litier et Le Géant du Meuble
Ikea a proposé cette année encore, notre service de collecte événementielle, dans le cadre de la reprise des accessoires de literie. Pendant trois week-ends, les clients pouvaient rapporter en magasin, non seulement leurs couettes et oreillers, mais aussi leurs coussins, sur-matelas, sacs de couchage, traversins et même les coussins de leurs animaux domestiques, pour qu’ils soient recyclés ou valorisés.
Même chose chez Grand Litier, en mars 2019, mais pour se débarrasser de vieux matelas. Des produits que nous pouvons, par exemple, recycler en tatamis ou valoriser sous forme d’énergie.
Le Géant du Meuble, s’est quant à lui associé, par notre intermédiaire, à des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Avec un meuble repris pour tout nouvel article commandé et livré. De vieux meubles qui se sont offerts une nouvelle jeunesse ou qui ont été recyclés ou valorisés quand ils ne pouvaient pas être réutilisés.
Une collecte de proximité d’un genre nouveau en test, à Bordeaux, avec Yoyo
En partenariat avec Yoyo, un acteur de l’écologie positive à Bordeaux, nous avons testé pendant 6 mois une opération de collecte originale pour les couettes et oreillers. Avec une plateforme en ligne pour s’inscrire, des boutiques relais équipées de sacs de collecte pour les vieilles couettes et les oreillers usagés et des récompenses pour les Bordelais qui acceptaient de jouer le jeu.
Un test auquel plus d’une douzaine d’enseignes de la ville ont participé en plus de l’Atelier D’éco Solidaire, une figure emblématique de l’économie circulaire à Bordeaux, avec notamment Auchan, Grand Litier ou encore Serendipity, boutique responsable de cadeaux et d’artisanat du centre-ville. Tous se sont engagés à former les Trieurs aux consignes, puis à collecter et stocker les sacs pleins pour que nous puissions venir les chercher, puis les valoriser.
Tout savoir sur l'éco-participation !
Enjeux et perspectives
Découvrez ci-après les actions que nous avons mises en place pour faire face à la crise du COVID 19 que nous vivons actuellement, ainsi que nos perspectives pour les années à venir.
Entretien avec Dominique Mignon, Présidente d'Eco-mobilier
Dominique Mignon, Présidente d’Eco-mobilier, présente nos actions durant la crise sanitaire que nous vivons actuellement.
De nouveaux enjeux avec la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire
Le Parlement a adopté fin 2019, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, publiée au Journal officiel le 11 février 2020. Un article prévoit la mise en place obligatoire de nouvelles filières pollueur-payeur en 2022. Certaines filières étant proches de la famille des éléments d’ameublement, nous étudions ainsi les perspectives d’élargissement de notre périmètre.
Dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, des nouveaux produits vont être soumis à des filières de recyclage : les jouets et les éléments de loisirs, les produits du bricolage, ceux du jardinage, et plus largement ceux du bâtiment.
En termes quantitatifs, le bâtiment figure en tête avec 40 millions de tonnes de déchets par an. Hormis les peintures, les solvants et les enduits ou encore les câbles électriques, une grande majorité de produits de ce secteur ne rentrent dans aucune filière à responsabilité élargie des producteurs (REP). C’est notamment le cas des huisseries comme les portes ou les fenêtres, des cloisons, des revêtements de sol ou encore des sanitaires qui sont complémentaires à l’agencement et l’aménagement intérieur de la maison. Dans les secteurs du bricolage et du jardinage, on trouve également des produits pour lesquels nous avons déjà des solutions de valorisation, dans la mesure où ils sont en bois, en plastique, à base de textile ou de mousse…
Avec nos adhérents, nous étudions ainsi actuellement les synergies possibles entre la filière actuelle des éléments d’ameublement et ces filières avec ces nouveaux produits. L’intérêt pour les metteurs sur le marché, c’est la possibilité de faire des économies d’échelle et d’optimiser les coûts, grâce aux dispositifs de collecte en déchèteries et à nos marchés de recyclage et de valorisation.
Les produits du bricolage, du jardinage et du bâtiment sont, de plus, des produits qui sont proches de la famille des éléments d’ameublement. Proches d’un point de vue technique, d’un point de vue des matériaux, d’un point de vue des solutions de collecte, d’un point de vue des solutions de recyclage des matières que contiennent ces produits.
Ces perspectives sur l’élargissement de notre périmètre sont actuellement à l’étude. Résultats en 2020/2021.
Le saviez-vous ?
Après les couettes et oreillers en 2018, de nouveaux produits tels que les panneaux (notamment de bois) vendus à la découpe, les housses d’ameublement et le mobilier pour les animaux ont été intégrés au périmètre de la filière DEA (Déchets d’Eléments d’Ameublement).
Comptes sociaux
Un équilibre financier maintenu grâce aux excédents accumulés
Les données décrites dans ce rapport correspondent à celles du huitième exercice comptable de la société, d’une durée normale de 12 mois, du 1er janvier au 31 décembre 2019. L’exercice clos le 31 décembre 2019 est celui de la deuxième année de l’agrément d’Éco-mobilier pour la période 2018-2023. A ce titre, il constitue l’année de transition nécessaire pour la mise en œuvre des nouveaux objectifs fixés par les pouvoirs publics.