Professionnels Rectorat de Besançon : un chantier modèle en réemploi

Rectorat de Besançon : un chantier modèle en réemploi

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Au cœur du centre historique de Besançon, un bâtiment emblématique de 1840 se transforme en campus universitaire moderne. Avec 396 tonnes de matériaux réemployés sur les 569 tonnes de déchets générés, ce chantier d’État affiche des ambitions record en matière d’économie circulaire.

Un chantier qui repousse les limites du réemploi

Imaginez un bâtiment d’architecture militaire de 100 mètres de long, niché dans le centre urbain classé de Besançon. Depuis 2022, cet édifice historique fait l’objet d’une réhabilitation exceptionnelle qui s’achèvera début 2026. L’objectif ? Créer un nouveau bâtiment universitaire lumineux et moderne, tout en devenant un véritable démonstrateur en économie circulaire.

Avec ses 8 000 m² de planchers à réhabiliter, le projet impressionne par son ambition environnementale. Sur les 569 tonnes de déchets générés par le chantier, 396 tonnes sont destinées au réemploi, soit un taux de 70% ! Une performance remarquable qui dépasse largement les standards actuels du secteur.

« Nous avons voulu intégrer du réemploi dans ce projet pour diminuer l’emprunte carbone de nos chantiers, à court terme, en phase chantier, mais également à long terme avec des projets modulables, transformables et évolutifs. Nous avons réussi au-delà de nos espérances ! », indique Sylvain DOUSSE, ingénieur d’études et porteur du projet.

Du militaire à l’universitaire : une transformation en profondeur

Le bâtiment, construit en 1840 avec des murs en pierre et modernisé dans les années 1970 avec une charpente en lamellé-collé, nécessite une approche minutieuse. Chaque élément fait l’objet d’une attention particulière : les charpentes sont déposées par grutage, les luminaires testés et équipés de LED, les radiateurs nettoyés et leurs joints remplacés.

L’ensemble des matériaux déposés trouve une seconde vie grâce à un partenariat avec l’association TRI de Quingey. Une démarche solidaire qui permet de financer des projets d’insertion professionnelle.

L’innovation au service de l’économie circulaire

Au-delà du réemploi classique, le projet va plus loin avec une phase de prototypage de mobilier conçu à partir des matériaux du site. Cette approche créative transforme les contraintes en opportunités d’innovation, démontrant qu’économie circulaire peut rimer avec créativité et modernité.

Le stockage des matériaux s’effectue directement sur site, dans un bâtiment annexe spécialement aménagé. Cette proximité facilite les opérations de conditionnement et de remise en conformité, réduisant ainsi l’empreinte carbone du chantier.

Les défis relevés avec succès

Comme tout projet pionnier, le chantier a rencontré des obstacles : pollutions au plomb et à l’amiante, manque d’expérience initial des bureaux d’études et des entreprises, conditions de stockage parfois difficiles. Mais ces difficultés ont été transformées en apprentissages précieux pour la filière.

Les forces du projet compensent largement ces défis : l’implication d’entreprises d’insertion professionnelle, le soutien d’un chantier d’État avec sa force de persuasion, l’intégration de prestations supplémentaires environnementales (PSE) dans les marchés, et une communication exemplaire qui inspire d’autres projets.

«  Ce chantier illustre qu’un projet de grande envergure peut intégrer efficacement le réemploi, y compris dans le cadre d’une réhabilitation lourde impliquant d’importants changements structurels. Ce projet se distingue par son ancrage territorial fort, en favorisant une économie circulaire de proximité : matériaux réemployés et neufs Franche-Comtois, entreprises locales et acteurs du réemploi ont été mobilisés exclusivement sur le territoire », souligne Dorian Raynaud, responsable de développement régional Grand Est chez Ecomaison.

Un modèle pour l’avenir

Ce chantier démontre qu’il est possible de concilier patrimoine historique, modernité universitaire et ambition environnementale. En économisant 400 tonnes de matériaux par rapport à une réhabilitation traditionnelle, le projet trace la voie vers des chantiers plus vertueux.

Soutenu par les financements du plan de relance et de la transition environnementale, ce projet bénéficie également d’une dynamique locale forte avec des ressourceries impliquées et des acteurs mobilisés. Une belle illustration que le réemploi n’est plus une utopie mais une réalité économique et écologique tangible.

Le Rectorat de Besançon prouve qu’avec de l’ambition, de la méthode et un accompagnement adapté, chaque chantier peut devenir un maillon de l’économie circulaire. Un message d’espoir pour tous les professionnels du bâtiment qui souhaitent s’engager dans cette voie d’avenir !

Vous aussi, transformez vos chantiers en démonstrateurs d’économie circulaire ! Découvrez comment Ecomaison peut vous accompagner dans vos projets de réemploi et de recyclage.