En 2025, Ecomaison compte plus que jamais jouer son rôle d’accélérateur de circularité pour les distributeurs et fabricants du secteur de l’ameublement.
L’analyse de Vincent du Granrut, responsable de la filière.
Quelles sont les grands principes de l’agrément 2024-2029 pour la filière à responsabilité élargie du producteur des déchets d’éléments d’ameublement (REP DEA) ?
D’abord, il fixe des objectifs de recyclage et de valorisation encore plus ambitieux, par famille de matériaux, et des objectifs de collecte par région. Surtout, il insiste sur la réparation et le réemploi . Pour les financer, nous avons l’obligation de créer des Fonds dédiés. Un Fonds Réparation qui a vocation à alléger le coût de la réparation des meubles pour les Français. Pour développer le réemploi solidaire, près de 5% des contributions sont affectés à un fond dédié.
L’agrément instaure aussi des modulations de l’éco-participation, appelées également éco-modulations. C’est un système de prime et de pénalité attribuées en fonction des critères environnementaux du produit. L’objectif est d’encourager les pratiques vertueuses des acteurs de l’ameublement.
Enfin, il met l’accent sur la sensibilisation du consommateur à un comportement d’achat et de débarras plus responsable.
Quelles opportunités ce nouvel agrément ouvre-t-il à Ecomaison et à ses adhérents ?
Il nous incite à aller plus loin dans l’accompagnement de nos adhérents, pour qu’ils s’inscrivent encore un peu plus dans une économie circulaire.
L’éco-modulation est une vraie opportunité pour une entreprise d’améliorer l’éco-conception de ses produits. Pour ces entreprises, la mise en place de solutions pour réparer, reprendre ou faire réemployer les meubles de leurs clients sont autant d’opportunités pour consolider le lien avec eux et les fidéliser.
J’en suis persuadé : s’engager dans une économie plus circulaire permet de construire une relation durable et contribue à assurer la pérennité d’une entreprise. Cet agrément nous ouvre aussi de nouvelles possibilités pour sensibiliser plus et mieux les consommateurs aux enjeux de durabilité sur la filière ameublement.
Quelles seront les priorités en 2025 pour la filière ameublement ?
Elles sont nombreuses ! Nous allons accélérer sur le réemploi, en soutenant les projets des distributeurs et fabricants notamment via la réfaction et en aidant les structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) à augmenter leurs capacités de réemploi, notamment en lançant de nouveaux appels à manifestation d’intérêt dotés de près de 3 M€ par an. Sur le terrain, nous allons continuer à tisser des liens entre ces structures et les distributeurs, en particulier via la mise en place de conteneurs réemploi.
Nous allons également étendre à l’ensemble des meubles notre Bonus Réparation et poursuivre le déploiement de nos réparateurs labellisés.
Evidemment nous allons continuer à travailler à l’amélioration de la recyclabilité des produits et matériaux de nos adhérents, à l’instar des matelas et des panneaux de MDF. Pour accélérer l’incorporation de matière recyclée, nous avons développé une e-plateforme de mise à disposition de matériaux issus des déchets que nous avons recyclés. Partout, surtout, nous serons présents aux côtés de nos adhérents pour encourager la réparation, le réemploi et le recyclage. Des responsables de marchés spécialisés par type de produits viendront cette année renforcer les équipes pour affiner encore notre expertise.
3 M€ par an
Pour financer des projets des structures de l’économie sociale et solidaire via des AMI
De 30 à 200€ de Bonus Réparation
Pour faire réparer ses meubles, sièges et sommiers
Quelles initiatives spécifiques seront lancées par Ecomaison pour sensibiliser les consommateurs ?
Après une campagne de communication pour nous faire connaître fin 2024, nous déploierons surtout en 2025 des messages de sensibilisation sur la seconde vie. Des opérations de collecte auront lieu avant l’été en partenariat avec des enseignes, pour présenter la réparation et le réemploi comme de nouveaux gestes à adopter au quotidien.
Nous communiquerons aussi plus spécifiquement sur la literie, notamment le recyclage des matelas, et nous prévoyons d’installer des contenants dans les grandes surfaces pour collecter oreillers, couettes et coussins.